Alexis II, le garant d'une rigoureuse orthodoxie

Publié le par Père Jean-Pierre



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Alexis II, le garant d'une rigoureuse orthodoxie

Le patriarche de toutes les Russies est mort aujourd'hui à 79 ans.

Alexis II, de son vrai nom Alexeï Mikhailovich Ridiger est né à Tallinn, en Estonie, le 23 février 1929. Depuis son élection en 1990, il a oeuvré au retour de la religion orthodoxe en Russie, s'employant notamment à faire reconstruire la cathédrale du Christ sauveur à Moscou, devenue une piscine sous les communistes. Très charismatique, aimé et respecté des Russes, son patriarchat est également marqué par la réunification de la branches de l'orthodoxie à l'étranger le 17 mai 2007, mettant ainsi un terme au schisme qui datait de la révolution bolchévisme. Selon de nombreux observateurs, son action permit également une progression du fondamentalisme

alexis II.jpegEn dehors de ces avancées, Alexis II fut surtout le garant d'une religion fortement teintée de conservatisme et de fermeture. Se convertissant tardivement au dialogue intereligieux - il refusa de rencontrer Jean-Paul II, le pape des catholiques dont il condamnait le prosélytisme - et milita en 1997 pour une loi qui fut adoptée et qui limitait les activités du judaisme, du bouddhisme et de l'islam.S

Ce conservatisme se manifesta également à propos des questions de société. Le 3 octobre 2007, il était devant les parlementaires du Conseil de l'Europe, où il estimait que "l’homme se laisse facilement aller à des actes répréhensibles et ainsi il s’écarte de sa dignité s’il ne se soucie pas en permanence de perfectionner ses propres pensées et ses sentiments." avant d'ajouter : "Cependant, aujourd’hui il y a dans la civilisation européenne une fracture funeste dans le lien entre les droits de l’homme et la morale. Cela s’observe dans l’apparition d’une nouvelle génération de droits en contradiction avec la morale, de même que dans la justification d’actes amoraux à l’aide des droits de l’homme." Ses propos visaient notamment les homosexuels. A cette époque, un parlementaire sétait élevé contre les mots du patriarche, lord Russell-Johnston, ancien président de l'Assemblée parlementaire et ardent défenseur des libertés et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, décédé lui aussi en cette année 2008.

Alors que les cloches des 600 églises de Moscou retentissent, l'église orthodoxe doit élire son prochain patriarche.

 

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