Le Précareme .......

Publié le par Père Jean-Pierre

La période pascale de l'Église est précédée par la période du Grand Carême, qui est elle-même précédée de sa propre préparation liturgique. Le premier signe de l'approche du Grand Carême arrive 5 dimanches avant son début. Ce dimanche, la lecture de l'Évangile est celle concernant Zachée, le percepteur d'impôts. Elle nous rapporte comment le Christ est venu apporter le Salut à l'homme pécheur et comment la vie de ce dernier a grandement changé simplement parce qu'il "a cherché à voir qui Jésus était" (Luc 19,3). Le désir et l'effort pour voir Jésus inaugure tout le cheminement qui mène du Carême à Pâques. C'est le premier mouvement vers le Salut.

Le dimanche qui suit est celui du Publicain et du Pharisien. L'accent est mit sur ces 2 hommes qui allaient au Temple pour y prier – un pharisien qui était fort bien de sa personne, appliquant sa religion selon les règles, et l'autre, un publicain, qui était vraiment un pécheur, un percepteur d'impôts malhonnête, escroquant le peuple. Le premier, bien que se comportant effectivement de manière juste, s'en vanta devant Dieu et fut condamné, nous dit le Christ. Le second, bien que carrément pécheur, implora pour la miséricorde, la reçut et fut justifié par Dieu (Luc 18,9). La méditation ici c'est que ce n'est jamais par la piété seule du pharisien ni par la repentance seule du publicain que nous pouvons être sauvés. Nous sommes appelés à nous voir nous-mêmes tels que nous sommes réellement à la lumière de l'enseignement du Christ, et à implorer pour la miséricorde.

Le dimanche suivant pour la préparation au Grand Carême, c'est le dimanche du Fils Prodigue. En écoutant la parabole du Christ à propos du pardon plein d'amour de Dieu, nous sommes appelés à revenir en nous-mêmes comme le fit le fils prodigue, et nous voir nous-mêmes comme étant "dans un pays lointain", loins de la maison du Père, et à entamer ce mouvement de retour vers Dieu. Le Maître nous donne toute assurance que le Père nous recevra avec joie et allégresse. Nous devons seulement "nous lever et y aller", confessant notre séparation pécheresse que nous nous sommes nous-mêmes infligés, nous coupant de cette "maison" à laquelle nous appartenons en vérité (Luc 15,11-24).

Le dimanche d'après est appelé Dimanche du Jugement Dernier, et c'est officiellement le dernier jour avant Pâques où nous pouvons éventuellement manger de la viande. Il commémore la parabole du Christ à propos du Jugement Dernier (Mat. 25,31-46). Nous nous voyons remémorer ce jour qu'il n'est pas suffisant pour
nous de voir Jésus, de nous voir tels que nous sommes, et de revenir à Dieu en tant que Ses fils prodigues. Nous devons aussi être Ses fils en suivant le Christ,
Son Unique Fils divin, et en voyant Christ en tout homme, et en servant Christ à travers tout homme. Notre Salut et notre jugement final dépendront de nos actions, pas simplement de nos intentions ou même des miséricordes de Dieu, en l'absence de notre propre coopération et obéissance personnelle.

"...Car J'ai eu faim, et vous M'avez donné à manger; J'ai eu soif, et vous M'avez donné à boire; J'étais sans asile, et vous M'avez accueilli; mal vêtu, et vous M'avez couvert; malade, et vous M'avez visité; J'étais en prison, et vous êtes venus à Moi.... Oui, Je vous le déclare, toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de Mes petits frères que voici, c'est à Moi-même que vous l'avez fait" (Mt 25,35-40).

Nous ne sommes pas simplement sauvé par la prière et le jeûne, pas uniquement par des "exercices religieux." Nous sommes sauvés en servant le Christ à travers Son peuple, ce qui est le but vers lequel, finalement, toute piété et prière tendent.

Pour finir, à la veille du Grand Carême, le jour appelé Dimanche de l'Exil d'Adam, Dernier jour des laitages, et Dimanche du Pardon, nous chantons
l'exil d'Adam loin du Paradis. Nous nous identifions nous-mêmes avec Adam, nous lamentant sur notre perte de la beauté, de la dignité et du plaisir de notre création originelle, pleurant notre corruption dans le péché. Nous entendons aussi en ce jour l'enseignement du Seigneur à propos du jeûne et du pardon, et nous entrons dans la période du jeûne en nous pardonnant mutuellement, afin que Dieu puisse nous pardonner.

"Car si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, de même votre Père céleste ne vous pardonnera pas les vôtres" (cfr Mt 6,14-18).
Protopresbytre Thomas Hopko, "The Orthodox Faith"

 
 
 

Publié dans Enseignement

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