De Saint Nectaire d'Egine.....

Publié le par Père Jean-Pierre

AUTHENTICITÉ ET AUTORITÉ DE L'ÉGLISE

L'Église en tant qu'institution divine est dirigée par le saint Esprit ; Il demeure en elle et en fait la règle infaillible des dogmes, "la colonne et le fondement de la vérité." C'est l'Église qui garde pure et inaltérée la doctrine apostolique. Elle seule peut conduire à la vérité, être le seul juge infaillible, en mesure de se prononcer sur les vérités salutaires de la doctrine révélée. L'Église, une, sainte, catholique et apostolique, représentée par tous ses ministres en Conciles œcuméniques, est le seul juge authentique, le seul gardien naturel proposé à la garde de la doctrine inspirée. L'Église seule décide de l'authenticité et de l'autorité des Saintes Écritures. C'est elle qui garantit et conserve rigoureusement dans son sein la tradition et la doctrine apostolique pures et inaltérées. Elle seule peut confirmer, expliquer et formuler les vérités, assistée par le Saint Esprit.

Seule l'Église conduit au Christ ceux qui croient en lui et leur donne la droite intelligence des Saintes Écritures. Elle seule garde ses enfants sur la voie du salut. Elle seule les guide avec certitude vers le salut. En elle seule les fidèles possèdent la ferme assurance des vérités auxquelles ils croient et le salut de leur âme. Hors de l'Église, cette arche de Noé, il n'y a aucun salut. "Nous croyons que le saint Esprit enseigne l'Église, dit la Confession de Dosithée. Il est le vrai Consolateur que le Christ envoie de la part du Père pour enseigner la vérité et chasser les ténèbres loin de l'esprit des croyants."

Sans l'autorité de l'Église, il n'y a rien de stable, rien de rigoureux, rien de sûr pour le salut. Seule l'autorité de l'Église conserve pur et sans tâche le dépôt apostolique ; par elle seule sont transmises pures et sans tâche les vérités de la prédication apostolique. Sans l'autorité de l'Église, le contenu de la foi peut être altéré, la prédication apostolique n'être plus qu'un vain mot. Sans l'Église visible fondée par Dieu, aucune union peut exister entre les membres d'une quelconque communauté qui ne serait pas le Corps du Christ, car, le Corps du Christ, c'est son Église, dont il est la tête. Sans l'Église, personne ne peut être uni au Corps du Christ ; nul, s'il n'a pas été régénéré, s'il n'est pas devenu participant de la grâce qui est dans l'Église, ne peut devenir membre du Christ.

Ceux qui définissent l'Église comme une société invisible, une assemblée d'élus, de saints, le Congregatio Sanctorum, société de foi et d'Esprit Saint, dans laquelle agirait le Sauveur, s'excluent eux-mêmes de la grâce divine dispensée par l'Église, à laquelle ils n'appartiennent pas.

Ceux qui nient l'Église visible du Christ, nient également la nature de l'Église, c'est-à-dire son caractère concret, qui en fait une institution divine sur la terre où est perpétuée l'œuvre rédemptrice du Sauveur.

Ceux qui aiment à se croire de la société invisible des saints, faite des saints de toute la terre connus de Dieu seul, ceux qui pensent que par une foi toute théorique dans le Sauveur deviennent participants du Saint Esprit, qui croient que le Sauveur opère leur salut sans la méditation de l'Église qu'Il a fondée, ceux-là s'égarent, car extra ecclésiam nulla salus. Hors de l'Église une, sainte, catholique et apostolique, il n'y a aucun salut. Cette Église est visible, elle n'est pas une simple association d'hommes qui croient en Christ. Elle est une institution divine. En elle s'opère la rédemption de l'homme. En elle l'homme communie avec Dieu et devient fils de Dieu.

Les protestants qui ont abandonné l'Église visible du Christ pour fonder leurs propres communautés de saints pèchent contre le caractère essentiel de l'Église. Ils interprètent l'œuvre de la rédemption comme une théorie théologique capable de sauver celui qui l'étudie ou l'accepte. Mais l'œuvre de la rédemption n'est pas une simple théorie théologique. Elle est un acte mystique accompli dans l'Église visible du Christ. C'est cette œuvre qui donne le salut, qui fait des fidèles des participants du saint Esprit. Hors de l'Église, il n'y a aucune théorie de la foi, aucune société qui mène à la communion avec Dieu. Le Seigneur a dit: "Celui qui croira et se fera baptiser sera sauvé." C'est le Seigneur qui a dressé l'autel visible de l'Église. C'est pourquoi il existe avec la théorie l'acte, l'acte selon la vérité qu'il a transmise à sa sainte Église, unique accès à la vie, et dont le Christ en est la tête. C'est à elle que nous devons nous remettre. C'est d'elle que nous devons apprendre la vérité et recevoir notre salut. Elle seule est la colonne et le fondement de la vérité, parce que l'Esprit, le Consolateur, demeure à jamais en elle. Le vénérable Dosithée dit à propos de l'Église ceci: "Nous devons, sans aucune hésitation, croire en l'Écriture, mais pas autrement que ne l'enseigne l'Église catholique. Les hérétiques reçoivent certes la sainte Écriture, mais ils la déforment par des métaphores, des homonymies, des sophismes de la sagesse humaine qui confond l'inconfondable et se joue de ce qui ne peut l'être. Si chaque jour on devait adopter les opinions des uns et des autres, l'Église catholique ne serait pas ce qu'elle a été jusqu'à ce jour, par la grâce du Christ, ayant une seule opinion sur la foi, croyant inébranlablement la même choses. Elle serait déchirée par une multitude d'hérésies, elle ne serait plus l'Église sainte, la colonne et le fondement de la vérité, sans tâche, sans rides. Elle serait celle des malicieux, celles des hérétiques, qui après avoir été instruits par elle l'ont, sans scrupules, rejetée. Aussi nous croyons que le témoignage de l'Église catholique n'est pas inférieur à l'autorité de l'Écriture divine. Les deux sont l'œuvre du même et seul Esprit. Un homme qui parle de lui-même peut pécher, égarer et s'égarer. L'Église catholique ne parle jamais d'elle-même, mais par l'Esprit de Dieu, le Maître qui l'enrichit perpétuellement. Il lui est impossible de pécher, de s'égarer et d'égarer. Elle est égale à la divine Écriture et possède l'autorité infaillible et perpétuelle."

Saint Cyrille de Jérusalem dit : "Aime à t'instruire et apprends de l'Église quel sont les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament acceptés par tous. Pourquoi perdre son temps avec ceux qui sont douteux ? Lis donc les vingt-deux livres de l'Ancien Testament, traduits par les soixante-dix docteurs."

Derrière les paroles de Cyrille apparaît l'autorité de l'Église. Le patriarche Denys, lors du Concile de Constantinople de 1672, a dit à propos de l'infaillibilité de l'Église : " Quant à l'Église catholique orthodoxe, nous disons qu'elle est infaillible, guidée qu'elle est par sa propre tête, le Christ, et enseignée par l'Esprit de vérité. Il lui est donc impossible de se tromper ; c'est pourquoi elle est appelée par l'Apôtre colonne et fondement de la vérité. Elle est visible et ne fera jamais défaut aux orthodoxes jusqu'à la fin du monde."

Publié dans Enseignement

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