St Nectaire D'Egine , suite et fin

Publié le par Père Jean-Pierre

Ecrits catéchétiques

LES SAINTS

Notre Église honore les saints non comme des dieux, mais en tant que serviteurs fidèles, en tant qu'hommes pieux et amis de Dieu. Elle loue les luttes dans lesquelles ils se sont engagés et les œuvres qu'ils ont accomplies pour la gloire de Dieu avec l'action de sa grâce, de telle manière que tout l'honneur que l’Église leur donne se rapporte à l'Être suprême, qui a vu leur vie sur terre avec satisfaction. L’Église les honore en les commémorant annuellement par des célébrations publiques et par la construction d'églises en l'honneur de leur nom.

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Les saints hommes de Dieu, qui ont été magnifiés sur terre par le Seigneur, ont été honorés par l'Église sainte de Dieu depuis le tout début où elle a été fondée par le Christ Sauveur.

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L’honneur rendu aux saints est dicté par un sentiment religieux élevé et par l’ardeur divine d’un cœur fidèle à Dieu et qui l’aime. C’est une manifestation de l’aspiration divine qui le remplit pour glorifier Dieu, qui lui, glorifie son Église militante. L'honneur rendu aux saints est une expression de l'amour des fidèles pour eux, considérant leurs vertus sublimes et leurs grandes luttes, par lesquelles ils ont reçu la couronne de gloire intarissable. L'honneur rendu aux saints est une confirmation de l'éros qui brûle dans notre âme pour monter à la hauteur de leurs vertus, qui demeurent comme exemples éternels pour nous. L'honneur rendu aux saints est un devoir moral à leur égard, pour les bienfaits qu’ils nous accordent. La négligence de rendre l’honneur et la vénération dus aux saints de Dieu est impiété, ingratitude et indifférence et indique un manque d'aspiration pour la perfection dans la vertu.

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Selon la Tradition orthodoxe, l’idée même de l’Église contient le dogme de l’intercession des saints. Ce dogme, universel dans l’Église primitive, était tenu dès les origines comme vérité certaine et a toujours été maintenu au cours des siècles.

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En invoquant l’intercession des saints, l’Église croit que les saints, qui sont intervenus avec le Seigneur pour la paix du monde et pour la stabilité des saintes Églises du Christ de leur vivant, ne cessent pas d’intercéder dans l’Église céleste et triomphante. Ils entendent les suppliques que nous leur adressons et ils prient le Seigneur, devenant des porteurs de la grâce et de la miséricorde du Seigneur.

LA REPENTANCE

Deux facteurs sont impliqués dans le salut de l'homme : la grâce de Dieu et la volonté de l'homme. Tous deux doivent fonctionner ensemble, pour que le salut soit atteint.

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La grâce n'est pas salutaire sans le consentement de l'homme. On doit retourner au Seigneur son Dieu et se repentir de ses péchés. La grâce ne descend pas sur celui qui est asservi au péché, parce qu'il n'y a aucune communion entre la lumière et l'obscurité. Afin de sauver l’homme, la grâce doit le trouver pur, car il ne s’agit pas seulement d’une question de livrer l’homme de l’esclavage du diable, mais aussi de la réconciliation avec Dieu, de la communion avec lui, de la déification de l’homme. Pour cette raison, le baptême de repentance (métanoïa) est nécessaire, ainsi que la pureté de vie et la préparation morale. Le libre consentement de l’homme est nécessaire, son mouvement spontané vers Dieu, sa volonté de retourner à Dieu, son entrée dans le bain de la régénération, afin d’être lavé, sanctifié et sauvé.

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La Pénitence est un Mystère par lequel celui que se repent de ses péchés les admet à un père spirituel nommé par l’Église, qui a reçu l'autorité pour pardonner les péchés. Il reçoit de ce père spirituel la remise de ses péchés et il est réconcilié avec Dieu, contre qui il a péché.

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La repentance est un bain qui lave les péchés. C'est un retour d'un état contraire à la nature à un état selon la nature, du diable à Dieu, par l’aspiration spirituelle et les efforts ardus. C'est un retour volontaire de l’offense à ce qui est bon, et à ce qui est contraire à l’offense.

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La repentance signifie regret, changement d'esprit. Les marques de distinction du repentir sont la contrition, les larmes, l’aversion envers le péché, et l’amour du bon.

LA VERTU

Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour l'acquisition de la vertu et de la sagesse morale (phronesis), car le prix est beau et l'espoir grand.

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La voie d'accès à la vertu est une voie d'effort et de labeur : Étroite est la porte et resserré le chemin qui mène la Vie, et il en est peu qui le trouve (Mt 7, 13-14) ; tandis que la porte du vice est large et la voie spacieuse, mais elles mènent à la perdition.

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La vertu est la réalisation de la loi divine. Basile le Grand écrit : " La vertu est l'action d'éviter le mal et de faire le bien ". Celui qui participe à la vraie vertu participe à rien d’autre qu’à Dieu lui-même, parce que Dieu est entièrement vertu. Basile écrit : " De toutes nos possessions, la vertu est la seule qui ne peut pas être enlevée ; la vertu demeure avec nous et dans cette vie et après la mort ".

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La foi, l’espoir et la charité sont les commandements essentiels que Jésus nous a enseignés. Elles sont les vertus fondamentales du christianisme, révélées au monde par Dieu. La foi est la source première de la vertu et de la force. L’espoir est consolation, soulagement, soutien de ceux qui peinent, les remontant de l’abîme du désespoir, et allégement de l’âme surchargée du poids des injustices du monde et des malheurs lourds et violents : Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai (Mt 11, 28). L’amour est le lien qui unifie la société et la fraternisation de toute l’humanité. C’est la fondation du bonheur des hommes ainsi que de toutes les vertus. C’est l’échelle qui élève l’homme à la perfection, le transformant en image et ressemblance à Dieu.

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L’amour de Dieu est connaissance de Dieu, car celui qui aime, aime ce qu’il connaît, et il est impossible d’aimer ce qui est inconnu. L'amour de Dieu exprime le désir d'être uni à lui en tant que suprême bonté.

L’EXERCICE SPIRITUEL

Le perfectionnement spirituel (pneumatike gymnasia) est une ascèse pour la piété. Il est le plus valable, ayant la promesse de la vie, de la vie présente comme de la vie future (1 Tm 4, 8). Les efforts faits pour acquérir la piété apportent la joie spirituelle.

Theophylaktos indique : " Entraînez-vous pour la piété, c'est-à-dire, pour la foi pure et la vie juste. Le perfectionnement et les efforts continuels sont nécessaires ; car celui qui s’entraîne s’exerce jusqu'à ce qu'il transpire, même lorsqu'il n'y a aucune compétition. "

Le jeûne, les épreuves et l’ascèse en général constitue l’entraînement spirituel.

L’entraînement habitue chacun à être clément, tempéré, maître de sa colère, soumettant ses désirs, effectuant des actes de charité, montrant l'amour pour ses proches, pratiquant la vertu. Le perfectionnement est une ascèse vertueuse, rendant la façon de vivre admirable.

L'ascèse est pratique, méditation, perfectionnement, maîtrise de soi, amour du travail.

LE JEÛNE

Le jeûne est une ordonnance de l'Église, obligeant le chrétien à l'observer à des jours spécifiques. Concernant le jeûne, notre Sauveur enseigne : Quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra (Mt 6, 17-18). De ce que le Sauveur enseigne nous apprenons que le jeûne est agréable à Dieu, et que celui qui jeûne pour élever son esprit et son cœur vers Dieu sera récompensé par Dieu, un très généreux donateur des dons divins, pour sa dévotion.

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Dans le Nouveau Testament le jeûne est recommandé comme moyen de préparer l'esprit et le cœur pour le culte divin, pour la longue prière, pour s'élever du terrestre, et pour la spiritualisation.

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Le but principal du jeûne est spirituel : afin de fournir une possibilité et une préparation pour les efforts spirituels de prière et de méditation sur le Divin, par l'abstinence complète de nourriture, ou la consommation d'une nourriture crue ou simple. Cependant, le jeûne n'est aucunement moins bénéfique pour la santé physique, puisque la maîtrise de soi et la simplicité de vie sont des conditions nécessaires de santé et de longévité.

L’ATTENTION INTÉRIEURE

L'attention est le premier enseignant de la vérité et par conséquent absolument nécessaire. L'attention éveille l'âme à l'étude d'elle-même et de ses désirs, pour apprendre leur vrai caractère et repousser ceux qui ne sont pas salutaires. L'attention est l'ange gardien de l'intellect, et le conseille toujours ainsi : sois attentif. L'attention réveille l'âme, l'éveille du sommeil... L'attention examine chaque pensée, chaque désir, chaque mémoire. Pensées, désirs et mémoires sont engendrés par diverses causes, et apparaissent souvent masqués et en habit splendide, afin de tromper l'intellect inattentif et entrer dans l'âme et la dominer. Seulement l'attention peut révéler leur forme cachée. Souvent leur dissimulation est si parfaite que le discernement de leur vraie nature est très difficile et exige la plus grande attention. On doit se rappeler les mots de salut du Seigneur : Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation (Mt 26, 41). Celui qui est pleinement éveillé n'entre pas dans la tentation, parce qu'il est vigilant et attentif.

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L'attention dirige les pensées. L'attention indique ce qui doit être fait. L'attention mène à la vertu ; l'attention protège le caractère ; l'attention est le seul guide sûr dans la vie ; l'attention mène à la béatitude ; alors que le manque d'attention mène au malheur. Observez-vous et vous n'échouerez pas dans la vie. Paul dit : Prenez bien garde à votre conduite ; qu’elle soit celle non d’insensés mais de sages, qui tirent bon parti de la période présente ; car nos temps sont mauvais (Ép 5, 15-16).

LA PRIÈRE

La vraie prière est sans distraction, prolongée, exécutée avec un cœur contrit et un intellect alerte. Le véhicule de la prière est toujours l'humilité et la prière est une manifestation de l'humilité. Pour être conscients de notre propre faiblesse, nous invoquons la puissance de Dieu.

La prière unit chacun à Dieu, étant une conversation divine et une communion spirituelle avec l'Être qui est le plus beau et le plus élevé.

La prière est l’oublie des choses terrestres, une montée vers le ciel. Par la prière nous fuyons vers Dieu.

La prière est vraiment une armure céleste et elle seule peut garder ceux qui se sont consacrés à Dieu. La prière est la médecine commune pour nous purifier des passions, pour chercher protection contre le péché et guérir nos défauts. La prière est un trésor inépuisable, un port calme, la base de la sérénité, la racine et la mère de myriades de bénédictions.

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Chaque chrétien doit savoir que s'il n’élève pas son esprit et son cœur vers Dieu par le jeûne – le jeûne chrétien et non pas pharisaïque – et par la prière, il ne peut pas atteindre une conscience profonde de son état de pécheur, ni rechercher sincèrement la rémission de ses péchés. Il faut savoir que nous connaissons notre péché seulement dans la mesure où nous sommes illuminés d’en haut, que nous sommes illuminés d’en haut dans la mesure où notre esprit et notre cœur s’élèvent vers Dieu, et que nous nous élevons au fur et à mesure que l’âme s’allège par le jeûne et la prière. La prière et le jeûne sont des moyens de connaissance de soi, de discernement de notre véritable état moral, d'une appréciation précise de nos péchés, et d'une connaissance de leur caractère véritable. Sans le jeûne et la prière nous manquons de moyens d’acquérir cette connaissance et nous ne pouvons pas avoir une image exacte de nos péchés, ni une conscience parfaite d'eux, ni la contrition du cœur, ni, par conséquent, une confession véridique et fructueuse. Puisque le jeûne chrétien et la prière sont la seule voie de préparation pour une confession véridique, nous devons observer avec diligence ces décrets de l’Église, afin de ne pas échouer à notre but, mais de réussir dans l’atteinte du suprême bon vers lequel nous aspirons.

LA SAINTE COMMUNION

Le Mystère de la Divine Eucharistie qui a été transmis par le Seigneur est le plus élevé de tous les Mystères ; il est le plus merveilleux de tous les miracles que la puissance de Dieu a accomplis ; il est le plus élevé que la sagesse de Dieu a conçu ; il est le plus précieux de tous les dons que l'amour de Dieu a accordés aux hommes. Tous les autres miracles résultent de la transcendance de certaines lois de la nature, mais le Mystère de l'Eucharistie Divine dépasse toutes ces lois. Par conséquent, il peut être appeler avec justesse, et être vu comme étant, le Miracle des miracles et le Mystère des mystères.

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Veux-tu participer aux bénédictions conférées par la divine communion ? Veux-tu ton salut ? Devient un vrai chrétien, aie la crainte de Dieu, la foi dans le Mystère de la divine communion et l’amour pour Dieu et pour ton prochain.

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Ceux qui reçoivent la Sainte Communion dignement sont gratifiés non seulement du salut, mais également de beaucoup d'autres dons, par lesquels l’homme devient l’image et la ressemblance à Dieu. Par la Divine Communion nous sommes unis à Dieu et nous entrons en relation et en contact avec lui. Par une telle union nous recevons les dons de l'Esprit Saint : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la foi, l’humilité, la maîtrise de soi, et beaucoup d'autres vertus. Les yeux de notre âme sont ouverts, l'esprit est illuminé et le cœur est purifié. La Divine Communion guérit le cœur et le corps malades de ceux qui l'approchent avec foi. Souvent la Communion préserve notre la vie, nous sauve du danger et a beaucoup d'autres effets merveilleux.

L'Église proclame à haute voix à ceux qui sont prêts à participer à la Sainte Communion des paroles divinement inspirées : " Avec crainte de Dieu, foi et amour, approchez ! ". Et en effet, qui est-il celui qui est exempt de crainte de Dieu, de foi et d'amour qui peut être considéré digne de communier ?

Ô comment heureux et béni doit être considéré celui qui reçoit les Mystères divins dignement ! Une telle personne sort de l’église entièrement renouvelée, parce que le feu de la Déité, pénétrant dans l’âme de l’homme par la Divine Communion, brûle ses péchés, la remplit de la grâce divine, renforce ses puissances, illumine son esprit, et fait du cœur un tabernacle uniquement du Saint Esprit.


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