Le Lectorat
devenir un bon lecteur
Par ptit moine le lundi 19 mars 2007, 15:47 - quoditien liturgique - Lien permanent
Quelques explications à l'intention d'un jeune qui aimerait beaucoup devenir lecteur dans l'ÉGLISE.
Extraits de Le lectorat, un ministère vital par le diacre Sergius Halvorsen.
Tâche du lecteur
La tâche du lecteur est de psalmodier les textes bibliques : les Actes des Apôtres ou les épîtres lors de la Divine Liturgie ; les lectures de l’Ancien Testament lors des Vêpres de certaines fêtes ; en certaines occasions, le Cantique de Siméon (Luc 2, 29-32) et la prière dominicale (Matthieu 6, 9-13) ; et lors des offices quotidiens, des extraits des Psaumes. En fait, à part les courts textes du Trisagion ou le « Gloire au Père… maintenant et toujours… » qui terminent les lectures du Psautier, le lecteur est fondamentalement un lecteur des Saintes Écritures.Ceci ne doit pas surprendre, puisque le culte liturgique orthodoxe est biblique avant tout. Non seulement les offices sont eux-mêmes principalement composés de textes provenant directement de la Bible, mais l’année liturgique est également basée sur les Saintes Écritures.
Principes de la lecture
La beauté et l’intelligibilité sont les deux principes qui régissent le culte orthodoxe.- Lire avant de lire
En règle générale, les épîtres figurent parmi les textes les plus difficiles, sinon les plus difficiles qui soient lus lors de la Liturgie. C’est notamment parce que, à la différence des Actes des Apôtres et des quatre Évangiles, les épîtres ne sont pas des récits.
- Planifier la psalmodie
Le texte biblique est chanté sur une mélodie très simple, la plupart du temps sur la même note, et qui baisse ou monte d’une ou deux notes à l’occasion. La complexité de la psalmodie peut varier considérablement : certaines traditions liturgiques ont recours à des mélodies et à des cadences très élaborées. La psalmodie des textes bibliques permet à toute l’assemblée d’entendre les mots du texte.
Le rythme est également exprimé à l’intérieur de la phrase par l’accent relatif sur des mots individuels. Si ce rythme n’est pas respecté, les mots peuvent devenir incompréhensibles.
Dans la tradition slave, il existe un type de mélodie psalmodique qui débute dans une tonalité très grave et qui monte graduellement, pour conclure dans une tonalité très aiguë, avec une cadence simple. Cette mélodie est exactement la même pour toutes les lectures, peu importe leur longueur. Elle est particulièrement dramatique, surtout lorsque le lecteur ou le diacre possède un grand registre vocal. Ce style de psalmodie est décrit comme « montant de la tombe ». Le problème inhérent à cette mélodie est qu’elle va presque certainement déformer le rythme naturel du texte. Cette mélodie « suppose » que le point culminant de toute lecture biblique sur le plan narratif ou rhétorique se trouve à la toute fin, ce qui n’est pas nécessairement le cas. Souvent, le point culminant narratif d’un texte se situera vers le milieu, comme c’est le cas de la lecture de Pentecôte. Dans le texte précédemment cité de l’Épître aux Romains, il y a une emphase rhétorique au milieu, et au moins deux autres dans la seconde moitié. Il est clair que ces deux textes requièrent des mélodies de psalmodie suffisamment flexibles pour respecter les différentes formes de rythme contenues dans le texte.
- L’importance des finales
Une autre difficulté se présente lorsque deux ou plusieurs lectures des épîtres sont prévues à l’office du jour. Si tel est le cas, le lecteur devrait attendre à la fin de la dernière lecture pour psalmodier la cadence finale, afin d’éviter toute ambiguïté concernant la fin des lectures.
- Le débit
- La diction
Le lecteur devrait aussi se rappeler que la diction correcte requiert beaucoup de mouvements de la bouche : on ne peut pas prononcer les mots correctement en gardant la bouche molle.
- Le volume et le ton
- S’ajuster au ton du célébrant
- Déplacements et présentation
Le livre utilisé par le lecteur devrait être aussi attrayant que possible. Il ne devrait pas être rempli de notes adhésives multicolores sortant de ses pages. Le livre ne devrait pas non plus avoir le dos brisé ou la couverture déchirée. Tout comme l’Évangéliaire est conservé sur l’autel, le livre utilisé par le lecteur devrait refléter physiquement l’importance du texte qu’il renferme. Idéalement, ce devrait être le livre de L’Apôtre spécialement conçu à cette fin.
- Être à l’écoute
Dès que l’on devient satisfait de soi par rapport à son exécution, il est probable que celle-ci en souffrira. Mais si l’on demeure vigilant dans l’accomplissement du ministère vital du lectorat, avec l’aide de Dieu, il nous sera possible de proclamer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à la gloire de Dieu.
La version anglaise originale de cet article est parue dans la revue PSALM Notes, vol. 6, n° 2, printemps 2002, p. 1-7. Traduit et adapté de l’anglais par Denis Lessard.