L'Icône : Et le Verbe s'est fait chair (Jean 1, 14)

Publié le par Père Jean-Pierre



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L'Icône : Et le Verbe s'est fait chair (Jean 1, 14)

Comment faire une image de l'Invisible ? Comment représenter les traits de ce qui n'est à nul autre pareil ? Comment représenter ce qui n'a ni quantité, ni grandeur, ni limites ? Si tu as compris que l'Incorporel s'est fait homme pour toi, alors c'est évident, tu peux exécuter son image humaine. Puisque l'Invisible est devenu visible en prenant chair, tu peux exécuter l'image de celui qu'on a vu. Puisqu'il s'est réduit à la quantité et à la qualité et s'est revêtu des traits humains, grave donc sur le bois et présente à la contemplation celui qui a voulu devenir visible.

Saint Jean Damascène,
La défense des icônes.

Au lieu d'être d'abord le fruit d'une intuition, l'icône est le fruit d'une TRADITION : avant même d'être peinte, elle est une oeuvre longuement méditée, patiemment élaborée par des générations de peintre. Aussi l'Icône d'un maître est comme sous-tendue par une structure qui la conditionne et dans laquelle chaque élément trouve sa place.

Egon Sendler

Les icônes font partie intégrante de la Tradition orthodoxe : Foi, Liturgie, théologie, vie spirituelle... Si les icônes demeurent des éléments naturels et essentiels de la foi orthodoxe, c'est à prix de sang que les orthodoxes ont sauvegardé la représentation iconographique du Christ, de la Mère de Dieu et des saints et la vénération des icônes : car entre 726 et 843 la crise iconoclaste ébranlait l'empire byzantin, poussé par des théologiens et des empereurs qui visaient l'élimination de toute représentation figurative et image de la foi chrétienne. De grands défenseurs des icônes, notamment saint Jean Damascène et saint Théodore  Studite ont défini la théologie de l'icône, non seulement par rapport à la tradition des Pères, mais en rapport surtout à l'Incarnation de Verbe de Dieu en la personne du Christ, vrai Dieu et vrai Homme : l'Incarnation est le clé de la compréhension de la théologie de l'icône. Même si le septième Concile oecuménique de Constantinople en 787 a décrété l'orthodoxie des icônes et a défini le sens de leur vénération - l'honneur rendue aux icônes remontent au prototype représenté sur l'icône - , ce n'est qu'en 843 que la crise iconoclaste a définitivement pris fin, ce qu'on appelle la « triomphe de l'Orthodoxie », commémorée chaque année au premier dimanche du Grand Carême.

Nous présentons des documents sur la théologie de l'icône, ainsi que des références sur différents aspects de l'icônes et de l'iconographie. Comme introduction générale aux icônes, nous recommandons en particulier le livre de Michel Quenot, L'Icône : Fenêtre sur l'Absolu (Cerf/Fides, coll. Bref, 1987). C'est un petit livre, avec un bon choix de reproductions, qui présente l'essentiel sur les icônes : fondements bibliques et dogmatiques, théologie, histoire, rôle dans l'Église orthodoxe, commentaires sur quelques icônes importantes, notions de l'iconographie.

Nous reproduisons ici-bas une introduction à l'icône par Michel Quenot. Léonide Ouspensky, grand théologien de l'icône, approfondit pour nous la théologie de l'icône dans son essai Le sens de l'icône. Nos autres pages contiennent une bibliographie et une indication de ressources internet sur l'icônes et l'iconographie, un index de reproduction d'icônes russes, un répertoire des ressources iconographique au Québec, et un inventaire d'ateliers d'enseignement iconographique au Québec et en Europe d'expression française.

Publié dans iconologie

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