Réfutation de la profession de foi d'Eunome

Publié le par Père Jean-Pierre

Réfutation de la profession de foi d'Eunome

 

REFUTATION DE LA PROFESSION DE FOI D’EUNOME

 

En juin 383, l'empereur Théodose essaie de mettre un terme aux querelles religieuses qui sèment la discorde dans son Empire. Afin d'éviter les vaines disputes, il presse les représentants des divers courants théologiques de lui remettre une profession de foi, écrite, afin qu'il puisse statuer sur la conformité de celle-ci avec l'enseignement du concile de Nicée (325). Eunome et les autres chefs des partis ecclésiastiques (Démophile ancien évêque de Constantinople, Eleuse de Cyzique, Nectaire de Constantinople et Agelius.) s'exécutent. Seule est reconnue orthodoxe la confession rédigée en commun par Nectaire et Agelius. Jugées hérétiques, les autres sont déchirées. Leurs doctrines sont condamnées. Selon l'usage, on détruisit les ouvrages réputés contredire la foi confessée par les "trois cent dix-huit Pères".

 

Bien que condamnée elle aussi, la profession de foi d'Eunome fut préservée de la destruction grâce à la contradiction que lui apporta Grégoire de Nysse. Il réfuta le symbole eunoméen dans un petit opuscule qu'il publia immédiatement après la condamnation des thèses « hétérodoxes » par Théodose.

 

La Réfutation de la profession de foi d'Eunome paraît au moment où la comète arienne s'écarte du champ d'attraction des débats théologiques. Nous sommes au terme de la controverse eunoméenne qui, durant la seconde moitié du IVème siècle, mobilisa les meilleurs théologiens tant dans les rangs de « l’orthodoxie » en devenir que dans la lignée hétéroclite des descendants d'Arius. Quarante années de débats ont forgé les convictions des divers protagonistes. Les thèses et les arguments des uns et des autres se sont affinés sans toutefois évoluer quant aux principes qui les fondent.

 

La lecture attentive de la Réfutation permet d'aborder de manière synthétique les questions posées aux partisans de Nicée par certains tenants extrêmes de l'arianisme. Le texte ramasse en quelques pages les résultats d'une période durant laquelle le foisonnement intellectuel, riche et complexe, façonna une théologie chrétienne de la Trinité toujours actuelle, qui cherchait son chemin entre une double impasse : le sabellianisme et l'arianisme. L'expression de la foi chrétienne porte aujourd’hui les stigmates de cette pérégrination spéculative, faite d’effort et de luttes pour attester du plus juste, du plus vrai.

 

Bibliographie pour aller plus loin :

- Bernard Pottier, Dieu et le Christ selon Grégoire de Nysse : étude systématique du "Contre Eunome" : avec traduction inédite des extraits d'Eunome. Préface de Mariette Canévet ; Culture et vérité Namur (Belgique) ; collection Ouvertures ; 1994
- Luc Fritz, Introduction ou liminaire ? Pour une nouvelle lecture de Grégoire de Nysse, Réfutation de la professon de foi d'Eunome § 1-19

 

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Date de création : 10/12/07 - date de mise à jour : 10/12/07

Publié dans Pères de l'Eglise

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