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27 fév 2008 - ROUMANIE / MOLDAVIE : L'Eglise de Roumanie affirme que la réouverture de trois diocèses dans la métropole de Bessarabie constitue " un acte de rétablissement de la justice historique "
L'Eglise orthodoxe de Roumanie a déclaré, dans un communiqué diffusé le 26 février, que la décision de rouvrir trois diocèses dans la métropole de Bessarabie, qui s'étend sur le territoire de l'ex-république de Moldavie soviétique, constitue " un acte de rétablissement de la justice historique " et " une décision légitime ". " La restauration de ces diocèses a été conditionnée, avant tout, par l'ouverture de quatre diocèses (Tiraspol, Cahul, Edinet, Balti) par la métropole de Moldavie qui dépend du patriarcat de Moscou, dans le but de gêner le développement de la métropole de Bessarabie ", affirme le communiqué du patriarcat roumain, qui estime qu'" il n'est pas possible d'ignorer que [sa] métropole se bat pour que soient reconnues sa dignité et son identité ". Le communiqué souligne également que " dans les relations interorthodoxes, il ne doit y avoir de place ni pour un expansionnisme agressif, ni pour un servilisme émouvant, autant de traits caractéristiques des systèmes totalitaires, car il ne peut y avoir de paix stable sans justice ni d'amour sans respect mutuel ". L'Eglise de Roumanie " appelle à une coexistence pacifique et à une coopération fraternelle entre les deux métropoles " en Moldavie, ce qui constitue, selon son communiqué, la seule voie pour " résoudre les problèmes existant au niveau local " et pour " aider les deux patriarcats à trouver en commun la solution durable la mieux appropriée à la situation difficile existante, afin de défendre l'orthodoxie et de la faire avancer dans la région ". Le conflit de juridiction entre les deux patriarcats est apparu en décembre 1992 quand le patriarcat de Roumanie a rétabli unilatéralement son ancienne métropole de Bessarabie sur le territoire de l'actuelle République de Moldavie (SOP 175.12), décision qui a été immédiatement contestée par le patriarcat de Moscou (SOP 175.14), soucieux de protéger l'intégrité de son diocèse local auquel il venait d'accorder en octobre 1992 un statut d'autonomie interne (SOP 172.8). Ce conflit s'est récemment aggravé après la réouverture par le patriarcat de Roumanie, en octobre 2007, de trois diocèses avec sièges à Balti, Cantemir et Dubasari (SOP 323.20), un acte qui a été dénoncé vigoureusement par le patriarcat de Moscou comme une " intrusion sur son territoire canonique " (SOP 323.21), mais aussi par les autorités civiles moldaves, proches du Kremlin (SOP 325.15).Cet entretien a été publié dans le numéro de février 2008 du mensuel orthodoxe Kifa (Céphas). L’archiprêtre George Mitrofanov, né en 1958, est historien de l’église, professeur d’histoire ecclésiastique à l’Académie de théologie de Saint-Pétersbourg, membre de la Commission synodale pour les canonisations.
Kifa : Père Georges, un des événements les plus importants de l’an passé a été la signature le jour de l’Ascension dans l’église du Christ Sauveur, « symbole de la repentance nationale », en présence des grands de ce monde, de l’acte de communion canonique entre l’Eglise Orthodoxe de Russie et l’Eglise Orthodoxe de Russie à l’étranger. Mais voilà que la solennité est achevée : quels en sont les fruits, même provisoires ?
Père Georges Mitrofanov : Il me semble que nous avons pris le pli ses dernières années d’exagérer quelque peu l’importance des événements de notre vie ecclésiale interne. De nombreux événements qui semblent aller de soi à qui connaît un tant soit peu l’histoire, deviennent chez nous des événements du siècle. Si nous nous rappelons les préceptes des pères fondateurs de l’EORHF, nous constaterons qu’ils se réduisaient à ceci : dès qu’il serait possible de réunir en Russie un concile ecclésial libre, leurs hiérarques y viendraient et y prendraient part. Ces préceptes ont finalement été suivis, bien qu’avec beaucoup de retard. On a l’impression que nombre de processus de notre vie ecclésiale se déroulent au ralenti, alors même que la situation dans le pays évolue à une vitesse kaléidoscopique. Ce sentiment ne me quittait pas tout au long des années 90.
Un petit ouvrage de 58 pages sur la grande duchesse martyre sainte Elisabeth de Russie vient d’être édité en Belgique. Pour plus d’informations, voir ce document.