De Saint Nectaire D'Egine , suite....

Publié le par Père Jean-Pierre

 

L’HOMME

L'homme est un être composé, fait d'un corps terrestre et d'une âme céleste... L'âme est étroitement unie au corps, pourtant complètement indépendante de lui.

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L'existence et la rationalité de l'âme sont témoignées par la conscience, la conscience de soi-même, la perspicacité, l’observation de soi, les idées, les aspirations spirituelles, l’amour du beau, du bon, du vrai, du salutaire, l'aversion du mal, la distinction du bon et du mal et chaque autre activité spirituelle.

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L'homme est non seulement raison mais également cœur. Les puissances de ces deux centres, s'aidant mutuellement l'un l'autre, rendent l'homme parfait et lui enseignent ce qu'il ne pourrait jamais apprendre par la raison seule. Si la raison enseigne au sujet du monde naturel, le cœur nous enseigne au sujet du monde surnaturel... L'homme est parfait quand il a développé à la fois son cœur et son intellect ; le cœur est développé grâce à la religion révélée.

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L’homme fut créé un être religieux et social ; ces deux ( … ) sont les caractéristiques essentielles de l'homme et des vertus innées en lui. Sa sociabilité s'avère absolument nécessaire pour sa conservation, son développement et son avancement, alors que sa religiosité est une conséquence de sa rationalité, de son libre arbitre et de sa maîtrise de soi.

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Sans la religion, l’homme est un mystère incompréhensible. Son existence sur terre en tant qu’être raisonnable ayant un libre arbitre et un être autonome, est, sans religion, vide, parce que la raison sans principes moraux devient un moyen de corrompre l’image divine, un moyen de détruire le beau, le bon et le vrai. Sans religion, l'homme devient une puissance antagoniste, s'opposant à la volonté de Dieu et combattant les lois selon lesquelles l'univers est mené à un but préordonné.

L'IMMORTALITÉ DE L'ÂME

L'âme raisonnable de l'homme a des aspirations surnaturelles et infinies. Si l'âme raisonnable dépendait du corps et mourrait avec que le corps, elle devrait être nécessairement soumise au corps et le suivre dans tous ses appétits. L'indépendance aurait été contraire aux lois de la nature et à la raison, parce qu'elle dérange l'harmonie entre le corps et l'âme. En tant que dépendante du corps, elle devrait être soumise au corps et le suivre dans tous ses appétits et désirs, tandis que, au contraire, l'âme maîtrise le corps, impose sa volonté au corps. L'âme subjugue et limite les appétits et les passions du corps, et les dirige selon sa volonté. Ce phénomène vient à l'attention de chaque homme raisonnable ; et celui qui est conscient de sa propre âme raisonnable est conscient de la maîtrise de l'âme sur le corps.

La maîtrise de l'âme sur le corps est démontrée par l'obéissance du corps quand il est mené avec abnégation au sacrifice pour les idées abstraites de l'âme. La domination de l'âme pour la prédominance de ses principes, idées, et vues aurait été entièrement incompréhensible si l'âme mourrait avec que le corps. Mais une âme mortelle ne serait jamais élevée à une telle hauteur, ne se serait jamais condamnée elle-même à la mort avec le corps pour la prédominance d'idées abstraites qui manquent de signification, puisque aucune idée noble, aucune pensée noble et courageuse n'a de signification pour une âme mortelle. Une âme, donc, qui est capable de telles choses, doit être immortelle.

LA VIE APRÈS LA MORT

Les docteurs de l'Église orthodoxe, ayant les Écritures saintes pour fondement, enseignent que ceux qui meurent dans le Seigneur vont à un lieu de repos, selon le texte de l'Apocalypse : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur ; dès maintenant, oui, dit l'Esprit, qu'ils se reposent de leurs fatigues, car leurs œuvres les accompagnent (Ap 14, 13). Cet endroit de repos est vu comme le Paradis spirituel, où les âmes de ceux qui sont morts dans le Seigneur, les âmes des justes, jouissent des bénédictions du repos, tout en attendant le jour de la récompense et du prix du saint appel de Dieu en Jésus Christ.

Au sujet des pécheurs, ils enseignent que leurs âmes descendent en Hadès, là où est souffrance, douleur et gémissement, attendant le jour redoutable du Jugement.

Les Pères de l'Église orthodoxe n'admettent pas l'existence d'un autre endroit, intermédiaire entre le Paradis et l'Hadès, puisqu'un tel lieu n'est pas mentionné dans les Écritures saintes.

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Le jugement partiel, auquel tous les hommes sont soumis après la mort, n’est nullement un jugement complet et final. C’est ainsi que tous attendent un autre jugement, qui lui sera complet et final. Au jugement partiel, seulement l'âme de l’homme reçoit sa rétribution, et non pas le corps, quoique le corps ait partagé avec l'âme ses actions, bonnes et mauvaises. Après le jugement partiel, les justes dans le ciel et les pécheurs dans l’Hadès ont seulement un avant-goût de la béatitude ou des punitions qu'elles méritent. Puis, après ce jugement partiel, certains pécheurs seront soulagés de la punition et libérés des souffrances de l’Hadès, non pas à cause de leurs propres actions, mais par la prière de l’Église.

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Leur séparation de Dieu est la plus douloureuse des souffrances des pécheurs, parce qu’ils sont privés de participation dans le Royaume du ciel, de la béatitude des justes, et ils sont jetés dans un état d’obscurité. En outre, ils éprouvent le remords de leur conscience, qui, étant réveillée contre leurs péchés, les tourmente sans cesse, comme le ver qui ne meurt pas (Mc 9, 44). Et ils sont en compagnie des esprits mauvais. On doit affirmer que les souffrances des pécheurs dans l’Hadès ne sont certainement pas identiques pour tous, mais sont proportionnées aux péchés de chacun, comme il est indiqué dans Luc 12, 47-48 (Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’aura rien tenu prêt et n’aurait pas agi selon cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Quant à celui, qui, sans la connaître, aura par sa conduite mérité des coups, il n’en recevra qu’un petit nombre).

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À la fin du jugement général, le Juste Juge déclarera la décision aux justes et aux pécheurs. Aux justes il dira : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde ; tandis qu'aux pécheurs il dira : Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges (Mt 25, 34 et 41). Et ceux-ci partiront loin en l'Hadès éternel, alors que les justes iront à la Vie éternelle. Ce châtiment après le jugement général sera complet, final, et définitif. Il sera complet parce que ce n'est pas l'âme seule, comme au jugement partiel de l'homme après la mort, mais l'âme avec que le corps, qui recevra ce qui est mérité. Il sera final, parce qu'il sera durable et non provisoire comme au jugement partiel. Et il sera définitif, parce que pour le juste et pour les pécheurs il sera inaltérable et éternel.

LES SAINTS

Notre Église honore les saints non comme des dieux, mais en tant que serviteurs fidèles, en tant qu'hommes pieux et amis de Dieu. Elle loue les luttes dans lesquelles ils se sont engagés et les œuvres qu'ils ont accomplies pour la gloire de Dieu avec l'action de sa grâce, de telle manière que tout l'honneur que l’Église leur donne se rapporte à l'Être suprême, qui a vu leur vie sur terre avec satisfaction. L’Église les honore en les commémorant annuellement par des célébrations publiques et par la construction d'églises en l'honneur de leur nom.

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Les saints hommes de Dieu, qui ont été magnifiés sur terre par le Seigneur, ont été honorés par l'Église sainte de Dieu depuis le tout début où elle a été fondée par le Christ Sauveur.

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L’honneur rendu aux saints est dicté par un sentiment religieux élevé et par l’ardeur divine d’un cœur fidèle à Dieu et qui l’aime. C’est une manifestation de l’aspiration divine qui le remplit pour glorifier Dieu, qui lui, glorifie son Église militante. L'honneur rendu aux saints est une expression de l'amour des fidèles pour eux, considérant leurs vertus sublimes et leurs grandes luttes, par lesquelles ils ont reçu la couronne de gloire intarissable. L'honneur rendu aux saints est une confirmation de l'éros qui brûle dans notre âme pour monter à la hauteur de leurs vertus, qui demeurent comme exemples éternels pour nous. L'honneur rendu aux saints est un devoir moral à leur égard, pour les bienfaits qu’ils nous accordent. La négligence de rendre l’honneur et la vénération dus aux saints de Dieu est impiété, ingratitude et indifférence et indique un manque d'aspiration pour la perfection dans la vertu.

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Selon la Tradition orthodoxe, l’idée même de l’Église contient le dogme de l’intercession des saints. Ce dogme, universel dans l’Église primitive, était tenu dès les origines comme vérité certaine et a toujours été maintenu au cours des siècles.

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En invoquant l’intercession des saints, l’Église croit que les saints, qui sont intervenus avec le Seigneur pour la paix du monde et pour la stabilité des saintes Églises du Christ de leur vivant, ne cessent pas d’intercéder dans l’Église céleste et triomphante. Ils entendent les suppliques que nous leur adressons et ils prient le Seigneur, devenant des porteurs de la grâce et de la miséricorde du Seigneur

Publié dans Catéchèse

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